De la peur à la liberté : Triompher des abus et des relations difficiles

« Dès que mes pieds touchent le sol, j’attrape le sac de poubelle et je cours vers la route. Je sais que chaque seconde m’est comptée. »  – Jocelyne Durand

La scène qui suit est digne des meilleurs films à suspense. Une amie du travail était partie étudier l’espagnol en Espagne. Elle m’avait invitée à venir la rejoindre si toutefois je souhaitais faire un bout du voyage avec elle.  Je le mentionne à Thierry, mon partenaire : panique sur son visage ! Tellement que je m’étais rapidement ravisée. Pour dissiper ses soupçons, j’avais balayé l’idée… en apparence.

Toutefois, depuis l’incident où il m’avait arraché une partie de la crinière en me traînant par les cheveux sur le plancher – au point où j’avais dû me les faire couper très courts – je mijotais de fuir en sourdine. Une partie de moi refusait de m’être faite tabassée de la sorte. Je ne pouvais plus fermer les yeux sur son comportement. Il était déséquilibré et je le savais. 

Pour prendre soin de moi et me donner du temps pour réfléchir, je décide d’aller rejoindre ma compagne de travail en Espagne. Mes collègues de bureau, témoins de certains de ces débordements « contrôlés », s’étaient ralliées pour m’aider à partir. Les femmes qui unissent leurs forces peuvent déplacer des montagnes. La responsable du transport de notre organisation réserve mon vol vers l’Espagne et prend les dispositions du voyage. Une autre collègue, qui habite les environs, offre de m’héberger la veille du départ. Elle est disposée à me procurer des valises et à me conduire à l’aéroport si nécessaire.  

Il me faut maintenant sortir saine et sauve de la maison, sans éveiller les soupçons de Thierry. Super intuitif, il flaire que quelque chose se trame. Il épie mes moindres faits et gestes. Je connais déjà très bien sa propension à la violence. Je sais que s’il me surprend en train de me préparer à partir, il va me sauter dessus, me rouer de coups et tout tenter pour m’empêcher de quitter les lieux. 

Plus l’heure de mon départ approche, plus sa vigilance augmente et plus il devient suspicieux. Des plaies apparues près de ses lèvres manifestent le stress qu’il ressent à l’idée que je parte. 

L’heure approche. Il me faut jouer de stratégie. Pour déjouer sa vigilance, je fais semblant de nettoyer la maison. Je commence à ramasser mes vêtements, accessoires, papiers, bourse, dans un grand sac-poubelle vert. Je range le sac dans la garde-robe du petit boudoir, à l’arrière de la maison.

Prétextant vouloir profiter d’un moment de tranquillité, je ferme la porte. Le temps m’est compté. Il ne lui faudra que quelques minutes avant de venir voir ce que j’y trame. Sans hésiter, je saisis le sac, ouvre la fenêtre et le laisse glisser le long du mur dans la cour. Je saute à mon tour du dossier du sofa-lit. Dès que mes pieds touchent le sol, j’attrape le sac de poubelle et je cours vers la route. Je sais que chaque seconde m’est comptée. Un coin de rue perdue à côté d’un boisé. Je ne connais aucun des voisins. Je sais qu’à la minute où Thierry va ouvrir la porte du boudoir et constater que je viens de lui filer entre les doigts, il va remuer ciel et terre pour me rattraper.  

Et c’est ce qui est sur le point d’arriver quand, comme par magie, je vois un taxi s’avancer au ralenti dans la rue. J’hésite une fraction de seconde, Qu’est-ce que les gens vont penser ? D’un coup, je lève la main. Le chauffeur s’arrête. Je lance le sac vert sur la banquette arrière « Vite, vite, partez, partez, je vous donnerai l’adresse plus tard. » L’homme a tout compris. Il s’exécute en un rien de temps. En me retournant, je vois Thierry, à sept ou huit pieds derrière, courir comme un désespéré en gesticulant au chauffeur d’arrêter. 

Exposés à de graves dangers, des gens ont souvent témoigné de cette impression de flou, de ralenti, où le temps semble suspendu. C’est ce qui s’est passé pour moi ; le temps s’est arrêté dès que j’ai sauté par la fenêtre. Je suis entrée dans une “zone”. Encore aujourd’hui je n’arrive pas à m’expliquer ce taxi sorti de nulle part dans un endroit si peu fréquenté. Cela relève de l’irréel.

Une force protectrice s’est manifestée pour m’extirper d’une situation dangereuse. Il me fallait faire confiance à mon intuition, saisir le gros bon sens et sauter dans le taxi. Quand une porte s’ouvre, il faut la prendre !

Fin de l’extrait

Jocelyne Durand offre des services exceptionnels de coaching individuel spécialisé et de conseil aux cadres. Elle est régulièrement sollicitée et propose également des conseils spécialisés aux dirigeants d’entreprise afin d’atteindre une plus grande harmonie et un meilleur équilibre avec les talents de haut niveau. Elle propose un programme complet connu pour mener à des niveaux plus élevés de coopération et de réussite en milieu de travail. En outre, elle propose des analyses et des conseils personnalisés et spécialisés en matière de gestion et fait office de coach exécutif pour accompagner les dirigeants abrasifs.

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